Réhabilitation de la cité Lizé - Strasbourg

- Résidentialisation et rénovation thermique d'un ensemble de logements sociaux

Une trame d’espaces publics redessinée

La trame de l’espace public a été redéfinie pour davantage de lisibilité et un fonctionnement plus urbain, pour rattacher pleinement « l’enclave Lizé » à la ville. Les intersections sont traitées sous forme de carrefours francs, plus sécurisants pour les traversées piétonnes.
Cette démarche se décline dans les actions suivantes :

  • Redessiner les rues, avec une trame claire qui créé des ilots évolutifs.
  • Développer des nouveaux accès pour casser l’effet d’impasse, d’alcôve isolée. Coté est, un nouveau débouché est créé vers l’avenue du Neuhof, avec un fonctionnement complémentaire avec l’existant pour assurer un fonctionnement sécurisé. Ce nouvel accès matérialise la nouvelle porte d’entrée pour le quartier, en lien avec le bâtiment signal, les commerces et une nouvelle construction à l’angle de l’allée de l’Abbé de l’Epée et de l’avenue du Neuhof.
  • Mettre en place des liaisons publiques piétonnes qui maillent le quartier et préfigurent des potentielles mutations futures du bâti.
  • L’ensemble des espaces publics carrossables est envisagé comme une zone de rencontre, permettant les circulations dans les deux sens, car nous avons constaté sur site que le sens interdit de la rue de Mâcon n’était pas forcément respecté. Cela permet également de faciliter le fonctionnement de la collecte des déchets.
  • Nous avons dessiné des rues avec des profils adaptés aux piétons, tout en maintenant une offre de stationnements publics arborés.

Une place au coeur du quartier

La reconfiguration de la trame d’espaces publics permet de dégager des espaces de respiration plus nets au sein de la trame bâtie. Ainsi, le projet permet de sortir d’une trame purement fonctionnelle et entièrement dédiée à la voiture pour offrir plusieurs espaces publics de qualité et porteurs d’usages.

En premier lieu, citons la place publique qui se dégage devant la tour au n°4, rue de Mâcon. Cet espace, au cœur du quartier, s’accompagne d’un travail d’extension du socle de la tour permettant d’accueillir des utilités pour le bâtiment (comme les locaux vélos), mais propose également des locaux pouvant accueillir une association d’animation locale voire un café associatif, qui pourront bénéficier de cet espace extérieur polyvalent pour organiser des animations. Le positionnement de l’espace en cœur de quartier, très visible, permet aussi de constituer un contrôle social évitant les usages déviants.

Ensuite, une aire de jeux publique prend place en bordure de l’allée de l’Abbé de l’Epée, au sud du quartier. En effet, il nous semble important que les habitants du quartier profitent d’équipements de qualité et d’une mixité des usages avec d’autres habitants, ce qu’une aire publique est plus à même de proposer. Elle reprend l’emplacement d’une aire de jeu existante de manière à ne pas bouleverser les usages. Son emplacement la rend facilement accessible à tous les habitants du quartier Lizé, mais aussi des ensembles plus au sud qui pourront bénéficier de cet équipement.

Enfin, à l’ouest du quartier, nous proposons de reconfigurer la fin de « l’impasse de Mâcon » sous forme d’un îlot de paysage densément planté, permettant éventuellement l’infiltration sur site d’une partie des eaux.

Des îlots fonctionnels et mutables

Notre projet décline les principes de la résidentialisation en tenant compte du contexte du site :

  • Il identifie des îlots fonctionnels, avec des dimensions cohérentes, et qui offrent toutes les aménités nécessaires aux habitants : une place de stationnement par logement, des conteneurs à déchets, des abris à vélo, des espaces paysagers et des lieux de convivialité, un accès et un adressage clairs depuis les espaces publics.
  • Lorsque c’est possible, les garages existants sont conservés, car ils constituent un atout pour ce quartier. Toutefois, il s’agit de s’assurer de leur utilisation première comme stationnement pour les véhicules. De ce fait, nous recommandons fortement une attribution des places de stationnement extérieures ou des garages à chaque logement.
  • Il cherche à développer de nouveaux usages qui peuvent être proposés dans les espaces intérieurs et extérieurs pour les valoriser : jardins collectifs, espaces conviviaux, lieux de stockage ou de bricolage, voire même création de logements PMR accessibles de plain-pied en lieu et place de locaux du rez-de-chaussée, devenus vacants.
  • Les arbres existants ont été maintenus autant que possible afin de ne pas dégrader l’image très verte dont bénéficie ce quartier, à l’instar de nombreux grands ensembles. Ils sont complétés par des plantations dans les espaces publics et une stratégie paysagère dans les espaces privatifs associant des plantations et des jardins participatifs.
  • Un travail important est réalisé sur l’adressage des immeubles, dont chaque entrée est reliée à l’espace public. Des abris à vélo marquent chacune d’entre elles et permettent d’afficher plus clairement l’adresse. Nous avons positionné les conteneurs enterrés à déchet et tri sélectif de façon à faciliter leurs accès depuis les entrées qu’ils desservent. Ainsi, le nombre global est respecté, mais les emplacements proposés sont différents. Selon le fonctionnement des résidences, les accès peuvent être maintenus traversants pour faciliter l’accès des habitants aux garages ou aux parkings.
  • Chaque résidence identifiée dispose d’un secteur spécifique pour l’infiltration de ses eaux pluviales. En l’absence d’information sur les capacités d’infiltration des sols, le dimensionnement et les modalités d’aménagements précis de ces espaces seront à approfondir.

Des espaces paysagers requalifiés

Au sein des espaces privatifs, nous avons cherché à améliorer la qualité des espaces, car la biodiversité doit commencer au pied des immeubles et les espaces résidentiels se distinguent trop souvent par leur pauvreté (pelouses rases). Par ailleurs, nous avons pris en compte les modalités de gestion futures et pensé les espaces dans cette optique. Enfin, la proximité du quartier avec le Rhin Tortu qui constitue un important réservoir de biodiversité incite à prolonger diversité végétale au sein de quartier. Ainsi, on distingue 5 types d’espaces extérieurs paysagers privatifs :

  • Les espaces de jardinage collaboratifs : nous proposons deux espaces de jardinage, l’un situé au sein de la résidence formée par les barres 19 à 37 rue de Mâcon et l’autre au sein de celle formée par les bâtiments 15 et 17 rue de
    Mâcon. Les abris à vélo existants peuvent être transformés en locaux de rangement pour le matériel de jardinage. Cette activité est idéale pour créer ou renforcer les liens sociaux entre les résidents.
  • Les espaces de convivialité : au sein de chaque résidence, un petit espace accueille quelques bancs et une surface en stabilisé qui se prêtent aux rencontres et aux jeux informels.
  • Les espaces d’abords et de pieds d’immeubles sont traités avec des plantations vivaces couvre-sol, ponctuées de massifs arbustifs. L’objectif de ces espaces est d’offrir de l’agrément visuel tout en limitant l’entretien et en favorisant la biodiversité.
  • Les espaces extensifs, traités avec un ensemencement de type « friche fleurie » avec fauche tardive pour assurer un bon réensemencement, permettent de donner une qualité plus importante qu’une simple pelouse.
  • Enfin, au sein des deux espaces précédents prennent place les sites d’infiltration des eaux pluviales, soit sous forme de dépression formant des jardins de pluie, soit sous forme d’ouvrages enterrés de type cagettes.

Par ailleurs, nous proposons de désimperméabiliser les sols, et particulièrement les emplacements de stationnements. Ainsi, les voies d’accès aux stationnements et aux garages seront traitées en enrobés pour des questions de commodités d’usages, mais les emplacements de stationnements seront traités avec un revêtement perméable : du mélange terre pierre ou optionnellement des pavés à joints gazon. S’ils s’avèrent nécessaires, les accès pompiers seront également traités de façon perméable.

Nous avons cherché à maintenir les arbres existants dans le projet, et avons effectué quelques arbitrages nécessaires qui nous ont été dictés par l’impossibilité de faire fonctionner correctement le projet en maintenant certains sujets. Nous avons également tenu compte de l’ampleur actuelle des sujets, en veillant à maintenir les plus grands arbres en cas d’hésitation entre deux sujets à abattre. Par ailleurs, le bilan en termes de plantations d’arbres reste largement positif, avec notamment des plantations dans les stationnements publics, mais aussi privés.